Septembre 2007 - Ma vie antérieure

Muzelda a écrit:: Cadeau empoisonné

Aujourd’hui, je fête mon douzième anniversaire, mais j’aurais préféré ne jamais le fêter. Depuis des mois que les docteurs se promènent autour de moi, me faisant des piqûres, me nourrissant par voix nasale ou par injections.

Il y a à peine quelques jours, ils ont fini par déclarer que mon cerveau était mort. Mes parents et ma famille ont versé des larmes, mais pas moi. J’en est marre de cette vie stanniante, sans espoirs, sans interactions. Cette vie vide de goût et de saveur.

Ah, il est vrai d’autrefois, j’aurais voulu vivre jusqu’au moment digne d’être nommer super centenaire, mais cette époque est tellement loin dans mes souvenirs... De toute manière, aujourd’hui, je ne suis plus cette personne. Cette gentille petite fille sportive ou sourire facile et aux comportements irréprochables. Celle qui avait t’en d’ambitions et de rêves. Celle qui avait les moyens de les réaliser. Cette amoureuse de la vie a existé, mais son époque est maintenant révolu. Cette vie n’est plus la mienne et ne le sera plus jamais. Si seulement, je pourrais faire comprendre aux gens qui disaient m’aimer. Que le seul cadeau que je souhaite, est de les quitter pour aller rejoindre la lumière que t’en de personne on franchi… Pour aller reprendre leur vie où elle s’était arrêter. Bref, aller terminer ma vie passée loin de tous ses fils et ses machines…

Olivier a écrit:: J'ai changé d'vie

j'étais vendeur d'électronique,
j'étais rapeur, d'X-large vêtu
j'étais tout c'que j'voulais connaître
j'étais tout sauf c'que j'suis devenu

on change de surnom, change d'amis
on change de village, mais pas d'vie
sert à rien d'fuir, non... c'est reparti
on déménage, puis on vieillit

j'ai voulu partir, trouver mieux
quand c'que j'avais c'tait suffisant
j'ai voulu suivre tout l'monde sauf ceux
qui maintenant, pour moi, comptent vraiment

Felicia Cotroni a écrit:: Seule

Dans les derniers moments de ma vie, je m'étais retrouvée assise loin de moi-même. J'avais regardé derrière moi, revécu ma vie tel un songe. Le chemin parcouru était rempli de tritesses et de regrets, mais plus que tout, de peur et de déchirures. Mon coeur s'étouffait dans sa douleur. J'étais seule, seule avec ses remords.

Bien que j'aie été persuadée que quitter l'Italie soit la meilleure décision, que d'aller parcourir des terres nouvelles... mais qui avais-je été pour y entraîner ma soeur? Et où bien nous avais-je amenées?

Dans ces dédales de la prostitution, je n'y voyais plus clair... et je me sentais chaque jour dépérir. Le poids de l'existence était devenu trop lourd et je savais que je ne résisterais pas longtemps. L'amour que je procurais à ma soeur aurait pu me sauver de ce désastre, mais il s'évaporait comme tout sentiment humain... Autour de moi: noirceur et puérilité.

C'est ainsi que dans mes derniers souffles, j'ai tenté en vain de trouver une solution pour me sortir de là, mais avant tout, pour y sortir ma soeur. Cependant, entre se prostituer ou mourir de faim, il n'y avait plus beaucoup d'options. L'évidence était là, quoi que j'aurais pu en dire.

Les yeux dans le vague, sans pourtant savoir comment exactement j'ai réussi à abandonner ma vie, j'ai quitté ce monde... de haine, de douleur et de vengeance. Et, avant de poser mon dernier regard sur ce monde, j'ai pleuré, car j'abandonnais lâchement ma soeur dans ce monde dans lequel je l'avais entraînée...

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