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 Décembre 2007 - L'hiver

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AuteurMessage
Felicia Cotroni
Déplaceur de vent
Déplaceur de vent
Felicia Cotroni


Nombre de messages : 191
Localisation : Trois-Rivières, Québec
Date d'inscription : 09/08/2008

Décembre 2007 - L'hiver Empty
MessageSujet: Décembre 2007 - L'hiver   Décembre 2007 - L'hiver EmptyMar 30 Sep - 19:28

Olivier a écrit:
Hypothermie

Ça craque de partout ici. Les murs sont vieux et secs. Mais pas autant que mes mains. Mes bras craquent aussi. J'ai le bout des doigts bleu comme si ça faisait des mois, mais non... à peine quelques semaine que je suis ici. Dans ce néant de vie entouré de rien d'autre que du blanc, du blanc, du blanc, que du blanc... et rien.

L'air est dépourvu d'humidité; tellement qu'on en a peine à respirer. Mes narines se contractent au lieu de laisser l'oxygène s'y infiltrer. Les parois de ma gorge semblent si engourdies et raides que ma tête doit rester fixe sinon... sinon je sens que je vais casser en deux, mon coeur va cesser d'battre, mais pas tout de suite, y'est pas pressé. Bien avant ça, ma tête risque d'éclater. Bien avant ça, mon squelette risque de flancher. Bien avant ça, ma soif ne sera plus qu'une idée derrière laquelle rien d’autre ne pourra plus se réaliser. Je m'étouffe sans arrêt. Le moindre souffle, je le perds. Mais je respire encore. Entre mes cils collés et un oeil ouvert. Je vois encore. Quand en aura-t-on fini de cet hiver? “Pas encore. Pas encore.” me répète une voix ni douce ni amère.

Mais tout ça se passe dans ma tête. Les souvenirs se bousculent, entrent en guerre. Dans ma tête; plus rien ne se tient, tout va de travers. Tout s'arrête; je ne pense à rien, je ne veux que me remettre à bouger, mais je ne peux pas sinon... sinon je sens que je vais geler. Je reste donc immobile. Fixe. Car il me faut conserver l’énergie qu’il me reste pour penser, pour survivre encore quelques instants. Seul. Peut-être quelques jours, ou quelques heures. Épuisé. Quelques sens me gardent encore éveillé. Dépourvu. Plus rien ne tient à un corps glacé. Même pas toi. Je n’ai pas vu le tien depuis si longtemps déjà que j’ai du l’oublier. Derrière la froideur. Ma froideur. Mon âme restée si longtemps givrée. Mais je ne regrette pas ma venue ici, ni nul part d’ailleurs. Pas non plus les choix que j’ai pris, même s’ils ont fait mon malheur.

Je me rappelle les fois, les gestes. Je me rappelle les sons, les voix, et tout le reste... le reste non. Et puis oui! La raison de ma venue ici. Je me souviens... coeur en glaçon, j’avais raison. Et non. Je ne regrette rien. Ni l’exil, ni la foi en un asile dans ce pays. Où même l’avenir est interdit. Meilleur pour qui? Pour moi? Je l’ai cru. Mais pour personne au fond. J’en suis la preuve vivante! Morte. Vivante! Figée. Vivante! mais plus pour longtemps. Désormais pour moi, c’en est terminé. Mon âme finie l’est aussi. Tout comme mon corps, pris dans l’hypothermie.

Felicia Cotroni a écrit:
Ma petite soeur

J'avais 7 ans. Ma vie avait tout son sens sans pourtant que j'aie un seul autre but que celui de m'amuser. Ce jour-là, il avait neigé. Quel enthousiasme m'avait envoûté lorsque j'avais découvert cette tombée de neige folle! Mes parents m'avaient laissé sortir et j'avais joué dans la neige pendant des heures. J'étais entré couvert de neige... qui s'était vite mise à fondre! Mais je m'en foutais, j'étais heureux!

Le lendemain, la tempête était terminée, mais les montagnes de neige faisaient travailler mon imagination. Ma petite soeur ne cessait de me demander de sortir, de venir avec moi. Mes parents ne l'avaient pas laissé sortir la veille, mais cette fois-ci, à la clarté, sans vent et sans tombée de neige atroce, ils m'ont incité à l'inviter avec moi. J'adorais ma petite soeur, mais je me disais qu'une petite fille de 4 ans ne pouvait qu'être dans mes pattes. Enfin, elle était venue avec moi.

Pendant que je faisais un ford, Sarah me parlait de tout et de rien. Elle a commencé à se rouler dans la neige et elle rigolait. Je riais aussi, mais je voulais finir mon ford avant que mes cousins arrivent. On allait pouvoir faire ensuite les leurs, puis faire des combats de boules de neige. Ce que ça allait être marrant! Donc, j'ai continué sans trop me soucier de Sarah. Et, un moment est passé... et je n'entendais plus Sarah. Lorsque j'ai voulu lui demander quelque chose, que je ne l'ai pas vue sur le coup, j'ai cru qu'elle me jouait un tour. Ce qu'elle était farceuse, ma soeurette.

Le temps a passé sans que je ne l'entende, puis j'ai cherché, cherché, cherché. Mon coeur a commencé à s'énerver. J'ai crié, mais elle ne répondait pas. Je suis entré dans la maison pour avertir mes parents, mais elle n'était pas là. Alors là, la panique générale... Je n'avais jamais vu mes parents se lever à une vitesse aussi rapide, s'habiller tout aussi rapidement... et sortir dehors vêtus maladroitement.

On a cherché, cherché, cherché... et... je pourrais vous dire qu'on ne l'a jamais retrouvée, mais... ce serait une fin triste! Enfin, j'ai cru qu'on ne la retrouverait jamais. Et, idiots que nous étions dans notre panique, Sarah se trouvait tout simplement bien installée dans le salon de mes grand-parents, ceux-ci vivant à côté de ma maison.

Depuis, chaque hiver, je fais mes fords avec ma petite soeur... et plus jamais je n'oublie que j'aurais pu ne jamais la retrouver...
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