[Histoire 10]

Mulzelda a écrit:: Les paupières closes, le nez lever vers l’azur du ciel, les traits détendus, le jeune homme profita des rayons chauds du soleil. Il ouvra doucement les yeux pour découvrir le pré remplit de blé prêt à être cueilli. Il respira profondément et retenu sa respiration. Après quelque instant, il libéra l’air prisonnier de ses poumons. Il tira un peu sur la courroie de cuir de sa monture et le cheval brun relava la tête. L’animal entreprit une marche lente vers le lac. Le visage serin regarda la contré silencieuse et se laissa porter par son compagnon.

Une étrange sensation l’envie. Son cœur se sera. Il ouvrit les yeux et tourna la tête persuader que cette sensation étrange provenait de cet endroit. Cependant, il ne pu reconnaître la silhouette de la personne qui passait dans le corridor. Il referma les yeux, incapable de les laisser ouvert plus longtemps. Dans sa tête un lot de questions apparues : pourquoi, il y avait une porte à cet endroit? pourquoi, y avait-il un couloir si bien éclairé? où était-il? pourquoi sa vision était-elle si trouble? Il se força à rouvrir les yeux et les maintenu ouvert. Quelques secondes passèrent et le nuage qui troublait sa vision disparu. Il n’avait plus personne dans le corridor.

Il avait chaud, il transpirait. On venait de l’extirper d’un magnifique rêve, mais il ne comprenait plus rien de sa réalité. Tout d’un coup, il eu un haut le cœur. Il se tourna sur le côté pour chercher une poubelle, mais son cœur avait repris sa place habituel. Il transpirait toujours. Il retira avec peine la couverture de coton qui le recouvrait. Pourquoi, il avait autant de difficulté à se dégager? Il ne le savait pas. Tout ce qui savait c’était qu’il avait chaud et qu’une sensation inhabituelle l’avait fait sortir de son rêve. Peu à peu, l’eau cessa de ruisseler sur son corps fatigué de lutter contre le sommeil qui voulait le ramener au pays des rêves. Son corps reprit une température normal et une fois de plus il eu de la difficulté à bouger la couverture pour se recouvrir.

Il fit une pause et pour la première fois depuis son réveil. Il observa la pièce où il se trouvait. Il avait une chaise à la droite du lit où il était étendu. Quelques mètres plus loin, il y avait la porte et le corridor. Il regarda les murs beiges dénudés d’ornement et la vaste pièce déserte. À l’exception, de la chaise, un salouté et d’une table de chevet à sa gauche. Il n'avait pas âme qui vive. Il posa les yeux sur la fenêtre et regarda une dizaine de voiture stationnées sur un lac de béton.

Félicia Cotroni a écrit:: Rien de très magnifique. Aucune magie. Que d'objets en métal, en béton ou en quelconque autre matériau transformé. Gris. Tout était gris à l'extérieur. Voilà quelle vision avait l'homme. Et quelle horreur il ressentait en regardant ce paysage morne! Où était cette verdure et ces ruisseaux qui parsemaient son rêve voilà quelques minutes à peine? L'homme en était dégoûté...

Plus que tout, il ignorait où il était. Il ignorait pourquoi il était là. Et, avant de s'en rendre tout à fait compte, il ignorait même qui il était. Hypnotisé, l'homme observa les alentours. La pièce était minuscule, silencieuse et empreinte de vide. Des tas de gens avaient sûrement été dans le même lit que lui, mais rien qui ne souligne leur présence. Que cela pouvait donner une impression étrange! À ses propres bras, l'homme remarqua que des tas d'aiguilles y étaient attachées. Que lui était-il arrivé? L'homme ne savait pas. Il aurait bien pu tenter de chercher les réponses, de chercher à quitter cette pièce et trouver quelqu'un à qui parler, mais ses paupières lui semblaient lourdes, trop lourdes... tellement lourdes qu'elles se refermèrent assez rapidement. Le monde des rêves lui était de nouveau accessible.

Toujours sur sa monture, mais le lac était à quelques kilomètres, comme si l'histoire de ce monde avait continué sans son âme. À travers les branchages, il voyait le miroitement du soleil sur le lac.

Il entendait maintenant le bruit répétitif des sabots sur le chemin de terre et sentait le mouvement de son corps épousant parfaitement ceux de l'animal. Comme s'il avait toujours su faire de l'équitation et surtout comme s'il était en communion avec l'animal.

Au loin, il voyait des hommes et des tentes, il savait qu'il m'était pas en danger et qui, de plus, devait se diriger vers eux. En s'approchant, il entendit quelqu'un l'interpeller :

- Sire Étienne (Étienne), comme allez-vous (ça va) ?

Deux voix en écho, deux voix avec des accents différents. L'une d'un homme, celui qui se tenait devant lui, mais l'autre d'une femme. Où était-elle? Cette voix lui parvenait faiblement comme si elle était dans un endroit clos ayant peu d'espace. Peut-être cette pièce blanche, mais où était la réalité? Ici? Là-bas? Les deux endroits lui apparaissaient familiers, mais la voix de l'homme semblait plus invitante et plus vivante. Simon. C'était Simon de Broiserie!

- Simon, mon cher ami, dite Étienne, je vous en pris!

Muzelda a écrit:: -Si vous insistez déclara son camarade.

Le seigneur descendit de cheval et tendit la bride au jeune homme qui venait d’accourir avec quelques braves gens.

-Vous savez bien que mon rang n’a jamais eu d’importance entre nous, déclara le seigneur en prenant Broiserie par les épaules.

Simon sourit et emboîta le pas vif de son ami d’enfance. Étienne les entraîna au cœur des tentes et les fit entrer dans celle qui occupait la place centrale.

-Tu as l’air en pleine forme, dit Simon.
-Tu peux pas imaginer à quel point, déclara Étienne.

L’espace d’un instant, il se rappela les efforts qu’il avait du faire pour se recouvrir et chassa de sa tête cette image négative. Il ne voulait pas se rappeler de se moment désagréable.

Il sourit à son tour à son ancien camarade de jeu et déclara, et toi mon vieux tu as l’air fatigué. Que fais-tu ici ? Il est un peu tôt pour la chasse non?

Le sourit radieux de Boiserie s’effaça, il regarda attentivement l’homme qui se tenait devant lui. Il avait l’air serin et en plein santé. Malgré la présence d’une barbe d’un jour ou deux et une musculature un peu plus développer rien n’avait l’air d’avoir changer chez le seigneur. Il avait l’air d’être en pleine possession de ses moyens et n’avait pas l’air de craindre quoi que se soit. Il n’avait pas manifester aucun signe de soulagement ou de détresse… rien.

-Te voilà bien sérieux, veille branche dit Étienne en donnant une petite tape amicale sur l’épaule de son plus vieux copain.

-Ben met toi un peu à ma place… tu ne le serais pas?

Étienne plissa le front d’un air interrogateur.

-Heille mon vieux, je crois que je mérite quelques explications, tu ne crois pas?

-À propos de quoi? Répondit le seigneur dont la jovialité avait disparu.

-À propos de quoi? Je sais pas moi, au sujet de ta disparition, tien! Ça fait presque qu’un an que personne n’a eu de tes nouvelles. Ta mère était tellement inquiète qu’elle nous a forcer moi et tous ces hommes à te chercher dès la fonte des neiges. Ça fait 5 mois que nous ratissons ton domaine à ta recherche. Et toi tu te préoccupe de ma mauvaise mine. Tu ne penses pas que j’aurais droit à quelques explications.

Felicia a écrit:: Le Seigneur haussa les sourcils, ne sachant pas très bien où il en était. Un silence s'installa.

Sir Étienne regarda autour de lui: tentes, peuple, amis, famille, terres.. Tout cela lui était familier, trop bien familier pour l'avoir quitté durant 1 an au complet. C'était SON domaine, SA vie. Il ne pouvait l'avoir quittée. Pourquoi diable Simon lui racontait donc ces âneries?

D'un autre côté, Sir Étienne était incapable de récupérer des souvenirs de cette dernière année. Cette pensée lui pinça le coeur et il sentit une bouffée de chaleur le tenailler. Il en fallut de peu pour que l'homme se retrouve au sol; son brave compagnon Simon vint à son secours en le voyant vaciller, ce qui permet au Seigneur de s'appuyer contre son épaule.

- Viens, Étienne, dit Simon d'une voix inquiète. Je crois que tu as besoin de reprendre des forces.

Sir Étienne se laissa conduire par son ami jusqu'au lit et s'y laissa choir confortablement. Les couvertures étaient chaudes et apaisantes.

Muzelda a écrit:: Il se laissa envahir par celle-ci. Quelques instants plus tard, il était assoupi. Son sommeil était envahi par les ténèbres. Il ne voyait rien autour de lui, il n’avait ni froid, ni chaud, il ne savait pas s’il était couché ou debout. De plus, il n’entendait rien comme si le monde entier avait été englouti dans un trou noir. Il ne restait plus que lui dans un espace vide au milieu de nul part.

La peur l’envahi, il voulait retourné auprès de ses amis, de sa famille et de son peuple. Il ne pouvait pas rester là seul englouti par ce nuage aux teintes funestes. Une idée le fit frissonner. Simon lui avait dit qu’il avait disparu pendant un an. Les souvenirs de ses mois passé seul ne lui revenait pas. Quand il avait essayer de les retrouver il s’était retrouver ici dans le noir sans perception, sans sensation.

Serait-il mort? Cette conversation serait-elle la dernière qu’il aurait à jamais. Resterait-il pour toujours dans ce brouillard, solitaire? Est-ce que cette conversation était un souvenir ou un rêve? Est-ce que les mots prononcés par Simon était parvenu à lui pour lui faire comprendre et accepter cette réalité?

Un très faible murmure lui parvient. Il essaya de saisir ce qu’il disait, mais il n’y parvient pas. Le silence revient. Il essaya de crier, mais aucun son ne sorti de sa bouche. Il aurait aimer pouvoir crier au secours à cette voix lointaine, mais il n’y parvenait pas. Il avait l’impression que ses cordes vocales ne bougeait plus. Il pensa à crier à ce souffle de répéter ce qu’il avait dit, mais il ne sentait pas capable. Le murmure se fit de nouveau entendre. Cette fois il put comprendre : « ne me laisse pas… » d’une voix féminine.

Felicia a écrit:: Qui était-elle? Sa mère? Non, cette voix ne lui appartenait pas. Même si ses sens semblaient engourdis, Sir Étienne saurait certainement reconnaître la voix de sa mère, que son audition soit ensommeillée ou non. Il était persuadé que ce n'était guère sa mère qui insistait pour ne pas qu'il la quitte.

Qui était-ce, donc? Une soeur? Non, il n'avait pas l'impression qu'il s'agissait de l'une d'entre elles. Peut-être était-ce une cousine? Cette idée lui semblait de plus en plus farfelue. La femme qui était à ses côtés lui donnait la certitude qu'elle l'aimait plus que tout au monde, et cet amour n'était pas celui que ses cousines lui auraient porté.

Cependant, Sir Étienne ne connaissait aucune femme avec qui il avait partagé ce type d'amour. Un amour puissant et sans prétention. Simple et complice. Ou bien était-ce simplement le fruit de son imagination? Le fait qu'il n'ait jamais aimé lui revenait-il à la mémoire et ce fût peut-être une confusion de son esprit pour le culpabiliser sur son lit de mort? Il n'aurait pu le dire.

Et pourtant, il lui semblait qu'il entendait encore cette voix... et, plus encore, il lui semblait que quelqu'un lui caressait les cheveux. Mais pourquoi diable était-il incapable d'ouvrir les yeux? De bouger ses doigts? Était-il confiné dans son sommeil pour l'éternité alors que voilà 2 minutes, il longeait les abords de son domaine?

- Il est tard Étienne. Je reviendrais demain (tu es revenu) mon amour (mon enfant)!

Il ouvrit péniblement les yeux enfin pour voir deux visages superposés. Une jeune femme, les yeux verts pomme et les cheveux châtains. Une autre, plus âgé, cheveux bruns et yeux noisette. Aveuglé par une lumière blanche qui envahit soudainement le noir profond de son cauchemar, Étienne referma les yeux.

- Je t'aime (je t'aime)!

Il sentit une femme s'agripper contre lui et finit par ouvrir les yeux sur sa mère complètement affolée. Il tendit les mains pour retenir le reste du rêve de la jeune femme, mais l'image s'estompa laissant un vide immense.

Muzelda a écrit:: Sans comprendre son trouble, il se mit à s'engloter tranquillement dans les bras réconfortant de sa mère. Quelques minutes passa et sa mère brisa le silence: "tu m'as tellement manquer, où étais-tu?" Plus désemparer que jamais, Étienne laissa un nouveau horquet de larme s'écouler sur les épaules amaigri de sa mère. Il la serra contre son coeur espérant que sa présence pourrait faire disparaitre le cahot qui ne cessait de l'envahir...

Où était-il aller? Il n'en savait rien. Il n'était jamais partie. Qui était cette femme qui lui donnait l'impression de l'aimer plus que tout au monde et qui le troublait autant? Est-ce que c'était seulement un rêve? Cela avait l'air tellement réel... Comment expliquer tous ces mystères aux personnes qui lui posserait bientot toutes ces questions auxquels il n'avait aucunes réponses. Il passerait pour fou... Il continua de s'acrocher à sa mère et à ses larmes qui lui assureraient encore quelques instants de repos.

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