Felicia Cotroni Déplaceur de vent
Nombre de messages : 191 Localisation : Trois-Rivières, Québec Date d'inscription : 09/08/2008
| Sujet: Février 2008 - Édith n'aimait pas la mer... Mar 30 Sep - 19:34 | |
| - Olivier a écrit:
- Petite enfance de peu d'amis
Édith, Édith... Mais que dire d'Édith?
Une jeune enfant si jolie / mais garnie d'un coeur de pierre Elle n'aimait pas la vie / Elle n'aimait pas la mer
Rien, pour elle, n'était aussi amusant / que de dénigrer ses confrères De les frapper avec rigueur / pour démontrer son savoir faire De leur crier des bêtises / De leur cracher dessus Son enfance, une hantise / en son coeur, plus d'une blessure
À la maison, personne à part / ses 2 poissons, parents partis Eux, toujours ailleurs / Elle, toujours ici
Petite enfance de peu de bonheur Petite enfance de peu d'amis
Elle détestait les coquillages / les paysages et les bateaux Tout ce qui lui rappelait la plage / la nage et même les oiseaux Tout ce qui lui semblait sage / Tout ce qui lui semblait beau La vie n'étant que passage / Elle la piétinerait comme il le faut
Famille, animaux ou amis / Plus de souffrance et plus d'envie Tant pis pour l'égo dégarni / Une délivrance dans l'agonie - Felicia Cotroni a écrit:
- Larmes de crocodiles
Depuis ma tendre enfance, je m'étais toujours demandé pourquoi tante Édith n'aimait pas la mer. Nous, Gaspésiens de souche, n'aurions jamais imaginé qu'un être vivant digne de foi puisse ne pas l'aimer. Non que nous prétendions être dans un paradis terrestre, mais pour avoir vécu l'expérience d'être loin de notre chère et apaisante mer, nous savions qu'elle nous manquait rapidement dès que nous quittions notre coin de pays.
Et pourtant, tante Édith n'aimait pas la mer. J'ai su voilà près de quelques mois pourquoi et, par moments, je me dis que j'aurais préféré ne jamais l'apprendre... mais je vous raconte l'histoire!
Lorsqu'elle était jeune femme, que je n'étais même pas au monde - et même que l'idée de ma conception n'avait même pas traversé l'esprit de quelconque humain - tante Édith avait rencontré un beau et jeune homme qui avait réussi à lui faire fondre son coeur. Tante Édith, malgré les restrictions et les interdictions de ses parents, n'en a fait qu'à sa tête et a savouré des moments magiques avec son don juan.
Un soir, ils sont partis sur la mer, en chaloupe. La mer était calme et paisible. Et, sans crier gare, le jeune homme a jeté tante Édith à la mer et tante Édith a crié de la ramener, mais il est parti. Seule dans l'eau à tenter de nager pour ne point crouler sous l'eau, dans la confusion et le désespoir dans lesquels elle se trouvait, elle a pensé maintes fois qu'elle ne s'en sortirait pas... et que tout cela n'était qu'un rêve. Son amoureux ne pouvait l'avoir laissée là, seule... seule avec la pensée que sa mort était prochaine...
Par miracles, dira-t-on, il est revenu et a traîné tante Édith dans le bateau. Les larmes aux yeux, il s'est fondu en excuses. Tante Édith, crachant de l'eau et essayant de reprendre son souffle, lui a dit de retourner sur la berge, ce qu'ils ont fait. Elle savait qu'il n'était pas sincère, que ce soir-là, il avait voulu la tuer... Il n'avait pas pleuré pour vrai. Cependant, lorsque son père avait voulu le retrouver, le don juan avait disparu... et personne ne l'a plus jamais revu.
Voilà pourquoi tante Édith n'aime pas la mer. Et depuis que je sais, je l'aime beaucoup moins qu'auparavant moi également... | |
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